CONFERENCE de la Criée : Janine ALTOUNIAN, "Rupture et discontinuité au service de la survie, chez Nathalie Zaltzman et Jean-François Chiantaretto", le samedi 26 févier 2022 à 15h30 au Centre Antonin Artaud à Reims

CONFÉRENCE DÉBAT DE LA CRIEE

SAMEDI 26 FÉVRIER À 15H30 au Centre Antonin Artaud (Reims)

Rupture et discontinuité au service de la survie, chez Nathalie Zaltzman et Jean-François Chiantaretto

Avec Janine ALTOUNIAN, essayiste et traductrice de Freud

Discutants: Pascale HASSOUN et Patrick CHEMLA

ENTRÉE LIBRE AVEC LES CONTRAINTES SANITAIRES DU MOMENT 

A propos de "L'Effacement des lieux"

Autobiographie d'une analysante, héritière de survivants et traductrice de Freud

Recourant à l’autobiographie et à la psychanalyse, Janine Altounian témoigne de son expérience d’analysante singulière, ayant travaillé d’une part à la traduction des survivants au trauma de l’effacement, d’autre part à celle des Œuvres complètes de Freud sous la direction de Jean Laplanche. Cherchant à traduire les traces d’une disparition d’une culture et de ses lieux afin d’en inscrire l’effacement, elle décline les conditions de cette traduction selon les trois perspectives suivantes :

- Une expérience d’effacement demande à être traduite dans la langue de l’autre pour s’inscrire dans le monde.
- C’est par ce travail de traduction que les héritiers d’un crime de masse peuvent subjectiver et transmettre leur histoire.
- Ce travail de traduction requiert plusieurs générations avant que ce qui a pu être « traduit » au « pays d’accueil » s’inscrive dans le champ culturel et politique de celui-ci.

 

 

A propos de "Psychanalyse et culture. L’œuvre de Nathalie Zaltzman" 

Ouvrage collectif issu du Colloque de Cerisy 2019, auquel a contribué Janine Altounian

Avec les catastrophes génocidaires et leur projet de négation de l'appartenance humaine, dont la Shoah constitue la figure paradigmatique, le XXe siècle aura marqué une rupture au cœur même de l'idée de culture. C'est en se confrontant à cette violence que Nathalie Zaltzman initie, à partir de sa pratique clinique, un véritable renouvellement de la psychanalyse.


Revenant sur la théorie freudienne des pulsions de mort pour l'enrichir du concept de "pulsion anarchiste" (1979), elle dessine une approche novatrice de la négativité, au-delà de l'autodestructivité narcissique de type mélancolique ou de la haine narcissique de la culture suscitée par l'exigence collective de sacrifices pulsionnels. Dans cette perspective, la culture apparaît irrémédiablement traversée par une lutte entre la transformation (partielle) de la destructivité et la régression destructrice qui fait fondre dans la notion de "masse" l'individuel et le collectif.
 

Dans ces temps troublés qui sont les nôtres, venant questionner de manière inédite la psychanalyse, on comprendra l"apport décisif de Nathalie Zaltzman : sa reformulation de l'approche psychanalytique de la culture en tant qu'elle modifie fondamentalement notre manière de penser tout à la fois la place de la psychanalyse dans la culture, et la place de la culture dans la psychanalyse.
 

En revisitant le travail de la cure, les processus de la culture, les figures de l'exclusion et du mal, les différentes contributions réunies dans ce volume témoignent de l'importance et de l'actualité de son œuvre,internationalement reconnue.