PROGRAMME DE LA CRIÉE
2019/2020
L’engagement dans l’espace de la rencontre transférentielle
L’enjeu
de la rencontre transférentielle dans la psychose, mais aussi dans d’autres
configurations cliniques, insiste sur le registre de « l’image inconsciente
du corps ». Le travail inaugural de Gisela Pankow, sa conception d’un «
phantasme » à faire surgir dans la cure comme structure générative de la
capacité à fantasmer, constitue un point d’appui essentiel pour que le sujet
puisse accéder à un espace imaginaire. Ce qui reste problématique et
difficilement transmissible concernerait la capacité de chaque thérapeute, de
chaque soignant à « entrer dans la danse » (Davoine) et à s’y tenir
debout. Pankow parle fort justement de « descente aux enfers » à propos de
cette « approche du dedans », et donc du partage de zones de catastrophe, voire
des « aires de mort » psychiques évoquées par Benedetti. Le thérapeute, le
soignant, s’y risque, avec son corps et son « être au monde », en se rendant
compte de la faiblesse de l’appui sur une « pensée héritée »(Castoriadis).
Miser sur le désir inconscient suppose sans doute une sorte d’acte de foi
laïque dans l’inconscient, et la possibilité de produire une première forme,
une gestaltung, « forme formante » génératrice de l’espace à construire, et
peut-être d’une historicité pour « le sujet potentiel » qui surgirait dans le
transfert. Il faudrait insister également sur la théorisation nécessaire pour
chaque thérapeute, chaque soignant, qui s’inscrit sur les traces de ceux qui
l’ont précédé, tout en réinventant « une boite à outils métapsychologique »
personnelle, évoluant tout au long de sa vie. Quel serait le ressort intime de
l’énergie nécessaire pour supporter de telles traversées au long cours ? Le
Collectif pourrait-il constituer un point d’appui qui permette à ceux qui en
ont le désir de s’avancer tout en s’étayant sur des constructions
institutionnelles suffisamment solides, mais également malléables autant que
nécessaire ? Cette malléabilité serait en relation intime avec « l’aire de jeu
» dégagée par Winnicott, matrice de toute la créativité ultérieure dans la
psychanalyse, la psychiatrie, mais aussi les œuvres d’art qui en témoignent
dans la Culture. Or nous savons par expérience que cette créativité peut être
entravée, empêchée par des forces hostiles au désir, que nous pouvons mettre en
rapport avec la pulsion de mort dans son versant d’anéantissement. Remarquons
la coalescence actuelle entre ces forces de mort et l’emprise économique et
idéologique des politiques néolibérales. Dès lors l’engagement dans le
transfert s’intriquera nécessairement avec une prise de position politique.
C’est l’enjeu des « pratiques altératrices » (Dardot), qui nous permettent de
rester vivants dans nos institutions afin d’éviter qu’elles ne se transforment
en nécropoles. Autant dire que l’analyse institutionnelle permanente, qui
suppose elle-même une énergie considérable, va engendrer des turbulences.
Travail indispensable pour un « désir travaillé » et la possibilité d’un
« horizon d’attente », orienté également par la réalité de
l’aliénation sociale et politique.
ANNONCE des 17èmes
RENCONTRES de la CRIEE
L’engagement dans l’espace de la rencontre
transférentielle
Vendredi
15 et samedi 16 mai 2020 au Centre des congrès de Reims
ANNÉE 2019
CONFERENCE/DEBAT
CONFERENCE/DEBAT
Jeudi 12
décembre 2019
21h00 au centre
Artaud
Jean-Pierre
MARTIN
Viendra présenter
son livre :
« Emancipation
de la Psychiatrie, Des gardes-fous à l'institution démocratique »
Editions
Syllepsie
Discutante : Elisa DURIS
LA CRIEE
Centre de Jour A. Artaud – 40 rue Talleyrand – 51100 REIMS
Page
Facebook : https://m.facebook.com/La-Criee-Collectif-de-Recherche-sur-lInstitutionnel-et-lEthique-470202906670002/reviews
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